PRÉSENTATION

Anne FLEURY a étudié aux Beaux-arts de Bordeaux de 1978 à 1983. Ces 5 années lui ont donné l’occasion de travailler avec Christian Boltanski, Annette Messager, Anne-Marie Pécheur, Jean Lascoumes qui furent ses professeurs.

Elle installe ensuite son atelier à Londres, puis à Paris où elle restera 6 ans. Là, elle continue ses recherches sur le sens de la trace et la force des mots.

Elle expose très peu pendant cette période parisienne, préférant consacrer son temps à son travail d’écriture et à ses essais plastiques. Le papier est bien entendu son support de prédilection. Elle y dépose ses questionnements sur le temps, la puissance de la vie, l’empreinte de chaque pas. Aucune image reconnaissable ne vient détourner le regard de la grande question du vide. L’abstraction est un champ ouvert à tous les possibles, mais il est surtout, pour l’artiste, un hymne à la liberté. Et si parfois un chemin de lecture apparaît, c’est sous la forme du mot qui propose et indique.

Parallèlement à ses recherches plastiques, Anne Fleury travaille dans le journalisme et consacre à l’art la plupart de ses articles (Perfect, Beaux Art magazine et Techniques des Arts où elle sera rédactrice en chef adjointe après avoir travaillé à la conception du magazine).

En 1990, elle arrive à Toulouse où elle installe enfin son atelier à la campagne. S’ensuit une longue période de gestation pendant laquelle elle donne la vie à ses deux enfants et à une foule de tablettes d’écriture. Elle teste différents supports tels la brique, la pierre, toutes sortes de papiers fabriqués et la toile libre.

Aujourd’hui, son travail navigue entre le ciel et la terre qu’elle habite, et elle ne s’attache plus à un outil mais à tous. L’atelier est un véritable laboratoire où elle tente de nouvelles expériences. La toile et le papier lui servent d’espace, de ciel et elle y passe comme on passe. Quand parfois, elle résiste, elle « prend » son geste dans la résine translucide pour lui donner une éternelle lumière. Le sujet fait petit à petit une apparition sur le support, le mot « apparition »  étant le mot qu’elle choisit sciemment, dans sa nouvelle volonté d’essayer de voir. Ainsi les oiseaux, les meules de foin, les grilles d’écriture, et enfin des centaines de taches fougueuses qui sortent de terre pour balayer le ciel.

En face de l’atelier, il y a la bibliothèque où elle passe de plus en plus de temps. Car, l’écriture prend une place particulière dans sa démarche. Ainsi, elle écrit L’Adescendance  préfacé par Fred Forest, puis L’Obsolète préfacé par Véronique Lévy et publiés par 5 Sens Editions à Genève. Peut être est-ce là qu’il faut trouver le sens de son œuvre ?


Anne FLEURY studied at the Beaux Arts School of Bordeaux from 1978 to 1983. In those five years she worked under Christian Boltanski, Annete Messager, Anne Marie Pécheur, and Jean Noël Cuin.

She first established a studio in London, then in Paris where she resided for six years. There, she continued her investigations of line and the power of words.

She showed very little during her time in Paris, preferring to dedicate her time to her writing and plastic experiments. Paper is clearly her preferred medium. She poses questions about the weather, the power of life, the print left by each step. No recognizable image distracts from the larger question of the void. Abstraction is a field open to all possibilities, but is best for the artist, a hymn to freedom. And if by chance a way of reading appears, it is the word that indicates the path.

Alongside her artistic research, Anne Fleury worked in journalism, devoting most of her articles to art (Perfect, Fine Art Magazine Arts and Technology, where she was deputy editor after working on the design of the magazine).

In 1990, she arrived in Toulouse where she finally settled and set up her studio in the country. A long period of gestation follows, during which she had two children and dedicated much time to writing. She tested the properties of various materials such as brick, stone, all kinds of manufactured papers, and canvas.

Today, her work navigates between heaven and the earth she inhabits; she is not wedded to one tool, but to all. Her workshop is a laboratory where she is trying new experiences. Canvas and paper offer space, of the sky and herself passing one another as they will. Sometimes when she resists, she « captures » her actions in the translucent resin, which gives an eternal light. The subject gradually appears in the media, the word « appearance » being the word she consciously chooses, in its new willingness to try to see. And birds, haystacks, writing grids, and more recently, hundreds of fiery spots that come out of the earth to sweep the sky

Facing the workshop is the library where she is spending more and more time, for writing occupies a special place in her approach. She writes books, « The Ascendance », with a foreword by Fred Forest and « L’Obsolète » with a foreword by Véronique Lévy. Perhaps this is the place to find the meaning of her work?