ŒUVRES

RETOUR DU SUJET avec la série LA DISPARITION

Depuis février 2024 et à la suite d’une profonde réflexion sur le sens de mon travail, que cela soit aussi bien en tant que plasticienne qu’en tant qu’écrivaine, je m’attache à rester au plus près de la vie, de la mienne puisque d’elle me viennent les sensations, et au plus près de celle de l’autre, celui qui est là ou celui qui n’y est plus. Observer la vie, la traduire sur la toile ou la page d’un livre, dans cette urgence absolue de l’instant qui disparaît, est ce que je cherche à faire depuis toujours, mais aujourd’hui, avec un désir nouveau et conscient, celui qu’on puisse lire mes toiles comme on lit un livre.

L’écriture qu’elle soit sur des pages de littérature ou des pages de peinture est une danse du corps entier, et de l’âme dans toute sa profondeur.

Ces mouvements qui remplissent le temps de pleins rayonnements ou de vides habités d’invisibles sont l’encre de mon stylo comme l’encre de mes pinceaux. Ils racontent la même histoire, ils parlent la même langue.

Je sais aujourd’hui plus que jamais, que grâce aux pertes, aux évidements, l’œuvre monte entre les doigts du créateur.

Les miens parlent en élaguant ou plus exactement en creusant ces vides habités d’invisibles signes. Et lorsque plus rien n’est possible, lorsqu’il semble qu’il n’y a plus rien à retirer, tout apparaît. Tout c’est à dire l’œuvre.

Ce que j’essaye de faire dans la plus grande solitude, la plus grande humilité, seuls gages de vérité, est de faire monter sous les yeux, la plus simple expression de l’être, de celui qui est, ou de celui qui n’est plus.